Et si l’ADN devenu historique ou inutile, pouvait recommencer à s’exprimer ?

Soumis par Anonyme (non vérifié) le lun 22/12/2008 - 00:00
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Selon la pensée classique, le corps humain a besoin d’un gène pour chacune des 100.000 protéines que l’on peut trouver dans le corps humain ainsi que de quelques 20.000 gènes régulateurs. C’est donc que à quoi l’on s’attendait en dressant le génome des 27 paires de chromosomes. Quel ne fut pas la révolution Copernicienne lorsqu’en 2003, il fallut se rendre à l’évidence : le corps humain ne contient que grosso modo 25.000 gènes[1][1]. Plus de 80% de l’ADN nécessaire était donc manquant à l’appel. C’est alors que de nouvelles théories virent le jour, déjà confirmée par de nouvelles observations : Les gènes comme les généticiens les conçoivent n’existent en fait pas vraiment car ce sont en fait des portions d’ADN qui codent qui pour un coude, une courbe d’un tel angle ou un segment droit et sont regroupés par des « gènes régulateurs » qui s’expriment en fonction de l’environnement[2][2]. Et le pas suivant fut vite franchi : A la question : si l’environnement change, le regroupement par les « gènes régulateurs » change-t-il ? La réponse fusa quasi immédiatement : Oui. Certains généticiens observent actuellement que si les conditions environnementales de cellules sont modifiées, après quelques temps, ce sont d’autres portions de l’ADN, celles que l’on croyaient « inutiles » ou « historiques », que l’on voit s’exprimer (en génétique, on dit « s’allumer ») afin de générer des protéines qui répondent mieux au nouvel environnement. Dès lors, un nombre grandissant de généticiens – et je m’en revendique – prône dans ce domaine là aussi le principe de précaution. Certes, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain et rejeter les formidables avancées que peuvent amener le génie génétique. Mais il est certain que la responsabilité d’une modification d’un code – ou l’insertion d’un code intéressant ou réparateur dans une zone de l’ADN pouvant coder pour autre chose – est a évaluer avec la plus grande précaution. Le débat est ouvert sur le bon usage à faire de la génétique, qu’elle soit humaine (pour guérir des maladies ou potentiellement détraquer la machine ?) comme végétale (pour aider la nature ou pour aider la production ?).

Michel De Merleer,

Biochimiste-Généticien, spécialisé en génétique des plantes, fonctionnaire européen, Maître-Praticien en PNL

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